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PIERRE ROGER DE BOUSIGNAC
23 septembre 2010

LANGUES

 

 

En vacance de Pierre-Roger, nous nous souvenons des poèmes dit en son nom la nuit du Samedi 3 juillet au château de Montséret en ce week-end où les bouches et les pas assemblés exploraient les corbières autours de Fontjoncouse.

 

 

LANGA 1

 

 

 

Quand Toulouse diurne

m’habite de ses ombres

je vais entre ses murs

étendus comme un toit

où le ciel renversé

creuse l’immense tombe



Les yeux sous le bitume

je fouille les décombres

d’un cimetière obscur

où s’amplifient les voix

vibrantes d’un passé

qui au présent incombe



Dans Toulouse nocturne

j’allume les fantômes

suaires comme des voilures

et leurs os tel des mâts

de cocagne bleutés

où le sang s’écchymose



Mains en guise d’enclume

j’éclate leurs hématomes

s’écoule sans mesure

à découvert des lois

tous leurs flots langagiers

où la colère gronde




LLENGÜES 2



Il y a trop loin

Il y a trop longtemps

Mais en nos sols encore

Résonnent d’autres langues



Alors je me surprend

Comme une étrangère

Parlant l’étrangeté

Issue d’une autre terre



Mes mots viennent de loinI

Il y a si longtemps

Qu’ils sont enracinés

Par des fourche de guerre



Alors je me surprend

Au regret des semences 

Et ce qu’elles ont détruits

Pour engendrer la France



Il y a si loin

Mais par delà le temps

Perdure la nostalgie

De mes défuntes langues



Alors je me surprend

Béatris, Beatriu,

Dévier les accents

Dire le u en ou



Venus de loin

Encore de ce temps ?

Une musique romane

Comme Dante l’entend ?



Alors je me surprend

Balbutiant de l’absence

D’occitan Catalan

Rivée par le silence



LENGAS 3




Ma mémoire s’exacerbe

Recherche en ces tréfonds

Les lieux de deux vocabulaires.

L’absence seule y répond

Et les légendes de ma grand-mère.



Ma mémoire s’exaspère

Elle se trouve sans maisons

Dans l’écho du grand cimetière

Sous les violentes fondations 

De l’absolue langue française.



J’avais pourtant deux autres verbes

D’autres pays sous d’autres noms.

Les voyages de la grammaire

Se passait en conjugaison

Entre de fragiles frontières.



Il y avait une autre verve

Retentissant à l’unisson

Aux rimes des eaux et des pierres

D’autres poèmes, d’autres chansons

Sous leur soleil vernaculaire. 

 


 

 

LANGUE 4

 

 

 

NOUS ETIONS DES BABYLONIENS

NOTRE TOUR FUT SI HAUTE

QU’ELLE MENAÇAIT LES CIEUX

 

 

 

OMBRAGE POUR DES ROIS

AUX CROISADES SANS FIN

VENUS PILLER AU NOM DE DIEU

 

 

 

 

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